Préface

Préface

 

 

 

En intitulant ce manuel Introduction à la bibliographie matérielle, nous nous plaçons résolument dans la filiation de deux monuments :

- l'ouvrage pionnier de Ronald Brunlees McKerrow (1872-1940) : Introduction to Bibliography for Literary Students, publié pour la première fois à la Clarendon Press d'Oxford en 1927,

- le meilleur ouvrage sur la question actuellement disponible, celui de Philip Gaskell (1926-2001) : A New Introduction to Bibliography, lui aussi publié pour la première fois à la Clarendon Press d'Oxford , mais en 1972... et inégalé depuis.

Nous avons découvert la bibliographie matérielle dans les séances qu'organisait Jeanne Veyrin-Forrer, dans le cadre de la conférence d'Histoire et de civilisation du livre que tenait Henri-Jean Martin à l'École Pratique des Hautes Études (IVe section). Dans ces séances du lundi après-midi du milieu des années 1970, se retrouvaient des auditeurs et intervenants dont les noms sont aujourd'hui bien connus des historiens du livre : Frédéric Barbier, Raymond Birn, Annie Charon, Roger Chartier, Robert Darnton, Wallace Kirsop, Roger Laufer, Isabelle Pantin, Elisabeth Parinet, Daniel Roche.... Nous étions alors loin de penser qu'un jour viendrait où nous initierions d'autres chercheurs aux arcanes de cette discipline atypique, confidentielle, et mystérieuse.

Ces pages trouvent leur origine dans les enseignements de bibliographie matérielle que nous donnons depuis de nombreuses années dans le cadre du Diplôme supérieur de bibliothécaire, puis du Diplôme de conservateur des bibliothèques de l’enssib, mais aussi dans des séminaires organisés pour ses masters « Cultures de l’écrit et de l’image » et « Livres et savoirs ».  Elles témoignent également de thèmes développés dans le cours de bibliographie matérielle que nous donnons depuis 2009 à l’École de l’Institut d’Histoire du Livre de Lyon, partenaire de la Rare Book School de l’Université de Virginie à Charlottesville.

Ces enseignements se sont petit à petit enrichis au cours de multiples interventions extérieures, que ce soit dans le cadre du Master « Renaissance » du Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours, à l’Université de Toronto, ou dans le séminaire mensuel que nous avons donné, de 2004 à 2009, à l’École Pratique des Hautes Études (IVe section). Ils doivent également beaucoup à nos travaux et objets de recherche personnels. On ne s’étonnera donc pas qu’ils fassent la part belle au XVIIIe siècle.

Ces pages sont conçues comme une aide pour leur lecteur. Elles ne dispensent pas de suivre les enseignements en présentiel sur lesquels elles s’appuient… et parce que rien ne remplace le face à face entre maître et disciple, ni la confrontation aux documents, elles ne peuvent pas… et ne veulent pas tout dire !

Elles ne livrent pas un cours clé en main, mais constituent plutôt un chantier en perpétuel renouvellement. C’est là l’avantage du cours en ligne sur le livre imprimé !

Elles veulent faire la part belle à la photographie des objets dont elles prétendent traiter… C’est là encore un nouvel avantage de la formule retenue… D’autant qu’à notre humble avis, pour devenir un bibliographe averti, rien ne sert de lire ni de ruminer des manuels, bons ou mauvais. Il faut voir des livres, beaucoup de livres… et se faire l’œil. Nous en parlons d’expérience... encore pouvons-nous modestement avouer qu'on n'est jamais à l'abri de surprises !

  

 

 

 © Dominique Varry 2011 Introduction à la bibliographie matérielle