RIGOLLET

En 1751, pour obliger sa soeur qui est libraire à Paris, Debure prête son nom "à l'effet de procurer au sieur Rigolet fils son garçon l'occasion de devenir apprenti libraire". Le 20 mars 1751, Debure souscrit le brevet d'apprentissage de Rigolet fils pour 4 ans : "il n'a été déboursé aucuns deniers de la part de l'apprenti". Bien que mineur, Rigolet fils, né à Lyon, n'a pas eu besoin de l'autorisation de son père pour la validité de son brevet. Durant son apprentissage : "sa conduite pendant ce temps n'a pas mérité des éloges". Rigolet fils ne s'est pas conformé à l'article 26 du Code de la Librairie pour faire quittancer son brevet dans les règles après l'apprentissage, mais il s'est associé avec son père comme marchand-libraire à Lyon et argue de minorité pour multiplier les contestations avec Debure.

Le 14 février 1756, Rigolet père et fils font sommer Debure de leur remettre le brevet d'apprentissage signé. Le 16, ils assignent Debure au Châtelet. Le 20, Debure est condamné à leur remettre le brevet et à 500 livres d'amende. Le 9 avril 1756, une sentence de la chambre de police confirme le jugement et donne huit jours à Debure pour obtempérer. Le 26 avril, Debure somme Rigolet de remettre le brevet pour le présenter à la chambre syndicale. Rigolet ne bouge pas, mais fait saisir les meubles de Debure. D'autres péripéties suivent. Debure demande dans son mémoire que les Rigolet soient déboutés de leurs prétentions et que son bon droit à lui soit reconnu. Il argue de l'article 28 du Code de la Librairie, selon lequel au terme de leur apprentissage, les apprentis sont tenus de servir les maîtres comme compagnons pendant 3 ans. Rigolet a achevé son apprentissage le 20 mars 1755, il ne pouvait donc être maître avant 1758, en conséquence il n'a pas encore besoin de brevet quittancé, et n'a pas subi de préjudice de la part de Debure. Fin de l'affaire inconnue ! (B.N. : FF 22066, f. 5-6).